- Publication : 14 septembre 2010
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Nos patients sont malades, leurs difficultés psychiques concernent leurs difficultés à interpréter ce qui leur arrive, leurs difficultés à être en relation avec eux mêmes et avec les autres. Le trouble du comportement comme symptôme mais aussi comme moyen de communication d’une souffrance du dedans en relation à l’autre. Nous soignants avons comme tâche de les comprendre, d’être patients avec eux. Nous allons travailler ensemble sur ce que nous ressentons face à ces symptômes qui s’expriment par la voie du comportement. Le photolangage est une technique de communication, de formation et de soins créée et utilisée par les psychologues.
C’est un outil qui nous met en contact avec nos ressentis et nous permet de partager comme dans une équipe de soins nos représentations du monde interne de l’autre et de ses angoisses, de ce qui se cache derrière ce trouble dit du comportement.
Dans la maladie d’Alzheimer les difficultés de la personne s’expriment parfois par le comportement, par le corps (agressivité, encoprésie, énurésie, agitation…). Différentes approches de la notion de trouble du comportement d’un point de vue neurologique, gériatrique, psychologique et psychiatrique nous apporte des éléments de compréhension. Nous pouvons retenir ici le point commun de ces différentes approches du trouble du comportement comme trouble ressenti par l’environnement soignant et familial.
Nous pouvons aussi entendre les différences de ces points de vue entre une approche du trouble comme symptôme exclusif d’une pathologie organique et en ce sens les échelles d’évaluation (NPI…) se définissent comme évaluation objective et une approche qui écoute le trouble comme symptôme d’une souffrance interne qui ne peut se comprendre (que) dans le cadre même de la relation c’est à dire du lien à l’autre et dans une approche subjective qui est du côté du sens plutôt que du côté des solutions. Par exemple dans l’abord de la question de l’agressivité, l’image de soi est négativée, dans tous les cas ce « trouble » du comportement a un impact sur le soignant et dans la relation elle même.
Quand une tension psychique est trop intense pour le malade, le comportement se trouble et notamment lorsque la mentalisation est rendue difficile. Quelque chose qui échappe à la conscience mais qui a valeur de communication pour le soignant. (au risque d’être un soignant ?)
Cet abord des troubles interroge notre manière de travailler avec ces patients en hôpital de jour.
Alain SAGNE, psychologue